Mars 1990 : Echec d'une tentative de coup d'Etat qui oppose le président Najibullah à son ministre de la Défense, le général Tanaï
1991 : Poursuite des combats entre les deux rivaux. Six provinces sur trente sont aux mains de Tanaï
16 avril 1992 : Démission du président communiste Najibullah selon le plan de l'ONU. Lutte pour Kaboul entre les troupes du modéré Massoud (Jamiat-i-Islami) et celles du fondamentaliste pachtoune Hekmatyar (Hezb-i-Islami)
24 avril 1992 : Les représentants de la résistance élisent à Peshawar (Pakistan) un Conseil islamique de gouvernement intérimaire.
29 avril 1992 : Massoud s'empare de Kaboul et devient ministre de la Défense. Hekmatyar fait bombarder la capitale et exige le départ du général Dostom. Massoud et Hekmatyar signent un compromis.
28 juin 1992 : Le modéré Mojaddedi, président du Conseil intérimaire, quitte ses fonctions. Il est remplacé par Burhanuddin Rabbani qui prend la tête d'un conseil de dix membres.
Juin à décembre 1992 : Hekmatyar tente de reconquérir Kaboul. Rabbani limoge en août son Premier ministre Farid qui représente le parti d'Hekmatyar (Hezb-i-Islami)
2 janvier 1993 : Burhanuddin Rabbani est nommé président.
19 janvier au 7 mars 1993 : Troisième bataille de Kaboul entre les forces gouvernementales de Rabbani et celles d'Hekmatyar.
7 mars 1993 : Accord à Islamabad (pakistan) entre Rabbani et Hekmatyar. Le premier voit son mandat de président prorogé ; le second devient chef du gouvernement.
6 mai 1993 : Quatrième bataille de Kaboul pour exclure le commandant Massoud du gouvernement. Dostom se rallie aux forces loyalistes.
19 mai 1993 : Accord entre neuf factions moudjahidine.
20 mai 1993 : Démission du commandant Massoud. Les combats cessent trois jours plus tard.
17 juin 1993 : Hekmatyar prête serment de premier ministre.
Janvier 1994 : Cinquième bataille de Kaboul entre Massoud allié à Rabbani et Hekmatyar auquel s'est rallié Dostom. Extension des combats dans les provinces.
13 novembre 1994 : Les talibans, nouveaux venus sur la scène politique afghane, s'emparent de Kandahar.
14 février 1995 : Contrôlant désormais neuf provinces, les talibans prennent Charasyab, quartier général du Hezb-i-Islami d'Hekmatyar.
6 mars 1995 : Massoud engage la cinquième bataille de Kaboul contre les chiites pro-iraniens hazaras du parti Wahdat. Celui-ci est dirigé par Ali Mazari qui meurt peu après aux mains des talibans.
8 mars 1995 : Première attaque des talibans contre Kaboul.
5 septembre 1995 : Désormais appuyés par Dostom, les talibans s'emparent de Herat. Ils contrôle dès lors la route qui relie l'Asie centrale à Kandahar.
24 mai 1996 : Rabbani et Hekmatyar s'allient contre les talibans. Leur accord prévoit l'instauration d'un gouvernement islamique dirigé par Hekmatyar.
11 septembre 1996 : Les talibans prennent Jalalabad.
25 septembre 1996 : Sans rencontrer de résistance, les talibans s'emparent de Kaboul. Massoud et Rabbani sont repoussés dans la vallée du Panshir. L'ex-président pro-communiste Najibullah est assassiné. Le mollah Omar, chef des talibans, installe un gouvernement dirigé par Mohamed Rabbani (aucun lien de parenté avec le président).
Mai 1997 : Offensive des talibans contre Massoud auquel s'est maintenant rallié Dostom.
24 mai 1997 : Les talibans prennent Mazar-i-Sharif à la faveur d'une trahison d'un bras droit de Dostom (Abdul Malik)
28 mai 1997 : Nouveau changement d'alliance. Les talibans sont contraints de se replier.
Sur le Web
Le dossier du Monde : la guerre en Afghanistan
Un site très complet sur l'Afghanistan, et la fiche de la CIA
Relire deux articles du Monde diplomatique : Avec les taliban, la charia plus le gazoduc (1996) et L'histoire secrète des taliban (1997)
La fiche signalétique du FBI sur Oussama Ben Laden. Le quotidien Le Monde a publié un portrait d'Oussama Ben Laden dressé par Robert Fisk. Voir également dans Libération "deux jours et trois nuits avec l'ennemi public N° 1". A consulter également la fiche de Médéa sur Ben Laden, avec des liens intéressants. > Lire
L'ISI a-t-il une capacité de nuisance ?
Med Intelligence, 23 novembre 2001
11 septembre 2001. A New Delhi, on exulte discrètement. Voilà enfin établi le lien que l'Inde dénonce depuis longtemps entre le terrorisme basé en Afghanistan et le Pakistan. Et les services de renseignements indiens savent parfaitement que le maître d'oeuvre qui soutient ces "Afghans" qui alimentent le terrorisme au Cachemire, c'est l'Inter-Services Intelligence, l'ISI, les services secrets d'Islamabad.
Le Directoire de l'ISI a été créé en 1948 par un officier britannique, le major-général Cawthome qui était alors chef d'état-major adjoint de la toute récente armée pakistanaise. Le maréchal Ayub Khan, président pakistanais dans les années cinquante, devait alors étendre le rôle du service, et lui donner outre ses missions de renseignement et de contre-espionnage, celui d'une véritable police secrète intérieure, chargée de surveiller la société et les hommes politiques. Très vite, l'ISI devait devenir un Etat dans l'Etat. Il devait aussi utiliser les services de la sulfureuse BCCI pour réaliser ses opérations financières liées à ses actions clandestines.
Celles-ci avaient essentiellement pour objet de déstabiliser l'Inde, dans le Cachemire notamment, et l'Afghanistan. Fourniture d'armes, entraînement et assistance sur le terrain, tels étaient les moyens que l'ISI offrait alors aux mouvements terroristes. Cependant, face à la toute puissance de l'ISI alors dirigé par le général Zia-Ul-Haq, le président Zulfiqar Ali Buttho devait créer un service concurrent, les Forces de Sécurité Fédérale, qui ne purent, en tout état de cause, empêcher le coup d'Etat militaire du général Zia en 1977.
Avec l'invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique, le Pakistan acquiert une exceptionnelle importance géostratégique. Ainsi, Washington ferme les yeux sur le développement du programme nucléaire lancé par le général Zia. Le pays devient la plaque tournante de l'aide apportée aux moudjahidine, conjointement financée par l'Arabie saoudite et les Etats-Unis. De 1983 à 1989, on estime à 83 000 le nombre de combattants entraînés par le Groupe des Services Spéciaux de l'armée qui dépend de l'ISI. Le pays paye d'ailleurs un lourd tribut puisque agents soviétiques et Afghans communistes effectuent des raids sur les camps d'entraînement situés au Pakistan, et mènent une campagne de terrorisme dans les villes.
La fin de l'occupation soviétique n'interrompt pas les opérations de l'ISI en Afghanistan. Faute alors de recevoir les subsides de Washington et Riyad, les services pakistanais financent leurs activités par la drogue. Et à l'occasion du désordre qui règne en Afghanistan, l'ISI pousse les talibans, sur le devant de la scène, afin de rétablir l'ordre. Les Américains n'y verront aucun inconvénient. Les prétendus "étudiants en théologie" appartiennent en fait à l'ethnie pachtoune, comme une grande majorité d'agents de l'ISI, environ 30 %.
Simultanément, l'ISI soutient les organisations militantes et terroristes qui opèrent au Cachemire. Selon une évaluation des services de renseignement indiens de 1996, les effectifs de ces groupes varient de 5 à 10 000 hommes armés. Rappelons que le différend du Cachemire a déjà fait l'objet de deux guerres conventionnelles et que les accrochages de 1999 auraient pu conduire à un échange nucléaire.
Lorsque les avions-suicides s'écrasent sur les Twin Towers et le Pentagone le 11 septembre dernier, le Pakistan, avec les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, est l'un des trois pays à avoir reconnu le régime taliban. Mais Islamabad détient aussi une position clef dans la lutte que Washington lance contre le terrorisme. Une position clef mais tellement ambiguë que, lors de sa tournée dans le région le 15 octobre, Colin Powell affirme que le conflit du Cachemire est "un aspect central dans les relations indo-pakistanaise". Si l'on lit entre les lignes, cela signifie que les Américains ne soulèveraient pas d'objection à une internationalisation de la crise, gage donné à l'armée pakistanaise qui l'appelle de ses voeux, et à l'ISI, son noyau dur.
Premier ennui : les Américains risquent fort de ne pouvoir honorer leur engagement. Deuxième ennui, les Pakistanais ont été échaudés par le déferlement de l'Alliance du Nord sur Kaboul puis le reste du territoire afghan, grâce à l'appui de l'aviation américaine. Or, Washington s'était engagé à retenir les moudjahidine jusqu'à ce qu'une solution politiquement acceptable pour Islamabad soit mise en place. Aussi, même sous le magistère de son nouveau directeur, le général Ehsan-Ul-Haq, l'ISI pourrait reprendre son double jeu - si tant est qu'il ait été brièvement abandonné - et représenter une réelle capacité de nuisance en favorisant le déplacement des réseaux terroristes vers le Cachemire. Sans compter qu'avec un minimum de manipulation, l'ISI est en mesure de s'immiscer dans les délicieuses joutes de la politique afghane, et empêcher ainsi la constitution d'un gouvernement stable et représentatif.
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Victoire ou piège (17 novembre 2001)
17 novembre 2001 - Victoire ou piège ? Kaboul est tombé aux mains de l'Alliance du Nord le 13 novembre. Alors que celle-ci piétinait, on ne s'attendait pas à une percée aussi rapide. La stratégie américaine y est pour beaucoup, mais il faut se demander si la défaite des talibans est définitive et si, dans l'affirmative, on ne s'achemine pas vers une déstabilisation du Pakistan, et par là-même de tout le Moyen-Orient.
La destruction d'un sanctuaire du terrorisme, et par conséquent cette idée même, constituait le but de guerre des Etats-Unis. Pour parvenir à leur fin, donc neutraliser l'Afghanistan et détruire son régime, les Américains ont mené une stratégie méthodique, cohérente et l'on pourrait presque dire classique. Il s'agissait de fixer les talibans par les troupes de l'Alliance du Nord, puis de les écraser sous les bombes des B-52. Bien qu'ils aient promis au général Mucharaff qu'ils n'autoriseraient pas les moudjahidine à rentrer dans Kaboul et qu'ils chercheraient un compromis avec des talibans modérés auxquels, entre parenthèses, ils n'ont jamais cru, ils ont laissé faire. L'armée américaine qui n'occupera pas le terrain dispose ainsi de points d'appuis intéressants qui lui permettra de lancer des raids de commandos dans la région de Kandahar, fief des talibans et repaire de Ben Laden et sa légion. Car pour Washington, il est bien évident que l'opération doit conduire à l'élimination du régime taliban et à l'éradication de toute guérilla en Afghanistan. Et au delà de cette véritable opération de police internationale, faire comprendre à des pays de non-droit ou de non-Etat comme le Yémen ou la Somalie, que le laxisme et la permissivité qui permettent aux groupes terroristes de prospérer ne seront plus admis.
Déroute ou retrait tactique ?
La prise rapide de Kaboul ou de Mazar-e-Charif a surpris, mais à y regarder de plus près, elle était dans l'ordre des choses. Olivier Roy, spécialiste de l'islam politique et directeur de recherches au CNRS s'attendait à davantage de résistance de la part des milices talibanes, mais il constate "qu'ils se sont comportés comme des Afghans normaux", poursuivant : "Ce qui se passe ressemble à l'effondrement des communistes en 1992 et à celui de Massoud en 1996... C'est le mode de guerre afghan" (1). C'est l'opinion que soutient également le webzine Stratfor qui estime que "les avances rapides sont la norme en Afghanistan", en raison des distances, de la faible densité de population, d'un habitat rural dispersé et des difficultés d'approvisionnement. Et d'ajouter qu'il n'est pas nécessaire d'engager des forces importantes - l'effectif soviétique s'est limité au maximum à 90 000 hommes - car il ne s'agit pas d'installer des garnisons pour tenir l'ensemble du pays, mais de tenir quelques points stratégiques tels que carrefours, débouchés de vallées ou cols. Et lorsque l'un de ces verrous saute, les troupes attaquantes peuvent se lancer dans la brèche et lancer des offensives éclairs (2).
Il ne faut toutefois pas se méprendre car ce repli qui s'apparente à un raccourcissement de front dans une guerre classique a parfaitement été orchestré. Des éléments retardateurs étrangers ont été laissés sur place : ainsi, à Mazar-e-Charif, ce sont des Pakistanais qui ont protégé la retraite, et à Kaboul des Arabes. Des arrières-gardes talibanes blindées, au sud de Kaboul, ont bloqué temporairement les forces de l'Alliance du Nord pour permettre une esquive en bon ordre, laquelle s'est déroulée de nuit pour éviter des frappes aériennes américaines.
Là encore, nous devons relever l'un des caractéristiques des guerres en Afghanistan. Les loyautés restent locales et s'affirment entre clans. Le noyau dur des talibans appartient aux Pachtounes Durani établis dans la région de Kandahar et du Sud. Il a formé des alliances avec les Pachtounes Ghilzai qui se trouvent autour de Kaboul et à l'Est. La retraite tactique des anciens maîtres du pouvoir correspondrait bien alors à une intention de resserer les rangs dans la zone de Kandahar où le relief est favorable et les solidarités nombreuses. C'est l'analyse que fait Olivier Roy : "il y a un autre schéma typique en Afghanistan : on se bat sur son territoire propre". Mais il ajoute : "les talibans ne sont pas un mouvement de guérilla, ils en sont incapables, c'est un mouvement urbain. S'ils perdent Kandahar, ils sont fichus" (1).
Et Ben Laden avec sa Qaïda dans tout cela ?
Si les talibans s'effondrent, qu'adviendra-t-il de Ben Laden et de ses guérilléros fanatiques de la Qaïda. Avec les défections qui se produiront dans les rangs talibans, Ben Laden se retrouvera isolé. Il peut certes poursuivre le combat avec quelques chances de créer un abcès de fixation. Il doit néanmoins savoir deux choses. D'une part, il y aura des pertes non négligeables dans ses rangs. Ainsi, Ataf, le numéro 2 de la Qaïda a déjà été tué le 16 novembre. D'autre part, il sera considéré par tous comme un paria et vivra dans une situation de cavale permanente, ce qui réduira considérablement ses capacités opérationnelles. On imagine mal le Yémen ou la Somalie l'accueilir sur leur sol. Et d'ailleurs comment les rejoindrait-il ?
Reste l'option pakistanaise. On sait que l'Afghanistan entretient une frontière de quelques 2000 km avec le Pakistan. On sait aussi que cette frontière est particulièrement poreuse dans la mesure où des clans pachtounes vivent à cheval dessus dans des zones de non droit. Or, la question qui se pose n'est pas de savoit si le gouvernement pakistanais réagira, mais s'il pourra réagir.
Les risques d'explosion régionale
Dire qu'Islamabad est le grand perdant est un euphémisme. Le Pakistan est en réalité le dindon de la farce. Avec une population pachtounes de quelques 15 %, une armée et des services secrets dominés par cette ethnie, le Pakistan est devenu plus que le maillon faible de la coalition. Il est carrément en danger d'implosion. Deux scénarios peuvent être retenus qui conduiraient l'un comme l'autre à l'éclatement du Pakistan.
Dans une première hypothèse, les talibans résistent dans la poche de Kandahar. Dans ce cas, ils peuvent recevoir des soutiens en armes, hommes et munitions, peut-être avec la complicité de l'Inter Services Intelligence, l'ISI, c'est à dire les services secrets pakistanais qui leur sont favorables. Ils seront également aidés par les tribus pachtounes transfrontalières que l'armée d'Islamabad est incapable de contrôler, et par les islamistes des régions de Peshawar et Quetta. Conséquence immédiate, le pouvoir du général Mucharraf se trouverait en porte-à-faux, voire menacé par un coup d'Etat.
Dans une deuxième hypothèse, les talibans de Kandahar se débandent et rejoignent leurs villages ou, pour les plus engagés, les Arabes et les Pakistanais de la Qaïda, la région transfrontalière et les zones de Peshawar ou Quetta. Autant dire que ces éléments apporteront le désordre que ni le gouvernement d'Islamabad, ni même l'ISI, ne pourront accepter. La solution pour s'en débarrasser pourrait alors consister à les diriger vers le Cachemire afin qu'ils y mènent la lutte contre l'Inde. On voit les dangers d'une telle situation, d'autant que nombreux sont les chefs de guerre du Front uni, autre appellation de l'Alliance du Nord, entretiennent précisément des liens avec la République indienne.
Vers un éclatement des alliances et coalitions ?
Toujours est-il qu'une crise aiguë au Pakistan aurait des répercussions régionales, pour ne pas dire internationales. Premier pays à risquer la déstabilisation, l'Arabie saoudite. Le royaume n'est pas un Etat, mais une famille dont le pouvoir s'appuie sur le wahhabisme, dont sont précisément issus les talibans. Or des fissures sont d'ores et déjà apparues entre Riyad et son pilier religieux. Il faut notamment penser aux oulémas qui se sont déconsidérés à la veille de la guerre du Golfe en acceptant la présence de soldats américains sur le sol saoudien, considéré comme sacré. Ceci a entraîné une certaine radicalisation dont la présence majoritaire de Saoudiens dans les avions kamikazes lancés sur les Twin Towers et le Pentagone rend compte.
Le Moyen-Orient serait également touché, alors que le conflit israélo-palestinien se poursuit, sans grande chance de réglement à brève échénace, servant de catalyseur à tous les extrémismes. Qu'adviendrait-il alors de régimes policiers comme ceux de la Syrie ou de l'Egypte ? Seraient-ils balayés par la tourmente, alors que l'Iran tirerait son épingle du jeu et deviendrait le pays fort du Golfe qui pourrait relayer l'Arabie saoudite dans la régulation des flux pétroliers.
En Afghanistan même, et les premiers jours de la victoire de l'Alliance du Nord ne rendent pas optimiste, c'est l'anarchie qu'a connu le pays avant l'ordre des talibans qui pourrait dominer. Déjà, à Mazar-e-Charif, trois factions se partagent le pouvoir et, selon les dernières dépêches, les forces occidentales, françaises et britanniques, sensées sécuriser les aérodromes et les voies de communication pour permettre à l'aide humanitaire d'arriver, ne sont pas franchement les bienvenues et sont même invitées à quitter le pays.
Les Russes ne sont pas en reste. Alliés des Etats-Unis dans la grande coalition antiterrorriste du président Bush, ils semblent désormais prendre leurs distances. Ils viennent ainsi de faire revenir à Kaboul Burhanuddin Rabbani, l'ancien président, tablant sur sa légitimité passée pour imposer à nouveau leur influence. Dans ce contexte, que pourra bien faire l'Algérien Lakhdar Brahimi, représentant spécial de l'ONU, qui devra se débattre entre les appétits des uns et des autres, dans un climat où les T-55, les tenues camouflées et les Kalachnikovs tiennent encore le haut du pavé (3) ? Décidément, cette victoire ressemble à un piège !
Jean-Michel Staebler, 17 novembre 2001
(1) Le Monde, 16 novembre 2001
(2) Stratfor.com
(3) Lire dans l'Express du 15 novembre :Les nouveaux maître de Kaboul